Les Grecs avaient beau considérer les Egyptiens comme un peuple particulièrement pieux et voir dans leur religion les racines de la leur, une chose continuait à les surprendre au plus haut point: Le culte des Animaux Sacrés. Cette particularité ne fut pas mieux comprise par les Romains, et certains auteurs allèrent jusqu’à la tourner en dérision.
Mais ces deux réactions reposaient sur un malentendu fondamental, car les Egyptiens n’étaient pas zoolâtres: Le principe sous-jacent au culte des animaux sacrés était l’idée d’un fil conducteur commun à toute la Création, faisant qu’un Dieu pouvait se révéler sous n’importe quelle forme, y compris donc sous la forme d’un animal.
Le souverain et les animaux étaient unis par un lien privilégié. En effet, chaque Roi pouvait s’incarner dans un Dieu et inversement.
Or, comme le Dieu pouvait tout aussi bien contracter une relation directe avec l’animal sacré de son choix, cette relation d’identité était automatiquement transmise au Roi.
Il ne faut pas perdre de vue le fait que le Roi était à ses sujets ce que l’animal sacré était au reste de la faune.
Une place de choix était réservée au troupeau sacré, constitué d’animaux considérés comme dignes du Dieu en raison de caractéristiques propres. A la Basse-Epoque, on vit se multiplier les communautés sacerdotales chargées de fournir ces animaux sacrés, ce qui leur assurait un revenu supplémentaire.
Ceux ci étaient étroitement liés au culte du Roi, il s’agissait d’animaux considérés comme son incarnation, tels le faucon, le taureau ou le crocodile.
Les animaux sacrés étant des créatures capables de s’incarner en Rois et même en Dieux, non seulement ils étaient momifiés, après leur mort, mais on leur réservait une sépulture à la hauteur de leur rang.
Les témoins en sont, le Sérapeum de Saqqarah, déstiné aux taureaux sacrés d’Apis (Voir article sur Auguste Mariette)
Dans une autre dimension, les animaux sacrés pouvaient aussi être traités en martyre par leur caractère divins, c’est pourquoi on peut relever de nombreuses traces de tortures sur des animaux considérés comme sacrés à cette époque.
D’une façon générale, on considérait que le Dieu pouvait se manifester dans tout le règne de la Création, en Homme, Animal, Plante ou encore même objet.
Encore un indice sur la dimension spirituelle exceptionnelle que les Egyptiens conféraient à leur environnement.
Merci à tous pour votre lecture,
Indy_Junior
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